Le Comité logement d’aide de Québec Ouest tient à rappeler à Bruno Marchand que le marché immobilier privé ne peut pas régler les crises du logement

Québec, le 30 mai 2024 – Hier, le 29 mai 2024, le Maire de Québec annonçait en grande pompe utiliser pour la première fois les pouvoirs de la loi 31 pour accélérer la mise en œuvre d’un projet qu’il a qualifié d’« exemplaire »  au 3100, rue de la Forest. Pour le Comité logement d’aide de Québec Ouest (CLAQO), un organisme communautaire situé à Sainte-Foy, des projets comme celui du La Forest ne font rien pour régler la crise du logement.

Québec, le 30 mai 2024 – Hier, le 29 mai 2024, le Maire de Québec annonçait en grande pompe utiliser pour la première fois les pouvoirs de la loi 31 pour accélérer la mise en œuvre d’un projet qu’il a qualifié d’« exemplaire »  au 3100, rue de la Forest. Pour le Comité logement d’aide de Québec Ouest (CLAQO), un organisme communautaire situé à Sainte-Foy, des projets comme celui du La Forest ne font rien pour régler la crise du logement.

Des propos déconnectés

Bruno Marchand a affirmé hier que « Quand on offre des logements plus chers que le loyer social ou abordable, on crée de l’espace dans des [logements] qui, souvent, sont loués moins cher ». Pour Charles-Olivier P.Carrier, organisateur communautaire au CLAQO, le maire perpétue un mythe tenace.

« Les crises du logement actuelles ne sont pas uniquement une affaire de taux d’inoccupation. Il n’est pas suffisant d’augmenter l’offre brute de logement dans l’arrondissement pour, comme par magie, régler les problèmes que vivent les locataires. Au contraire, on fait le jeu des propriétaires. Ce qu’on voie sur le terrain c’est que les autres propriétaires vont tout faire pour ‘adapter leurs loyers aux marchés’ lorsqu’on va ajouter des logements trop chers audit marché » clame-t-il.

L’organisateur communautaire soutient en effet qu’il ne suffit que de regarder le taux d’inoccupation par fourchette de loyer pour s’en convaincre. Selon les données fournies par la SCHL, à Québec, le taux d’inoccupation d’un appartement au loyer moyen est cinq fois plus bas (0,3%) qu’un appartement coutant plus de 1100$/mois. « S’il y a une pénurie de logements, c’est qu’il y a surtout une pénurie de logements abordables, c’est-à-dire qui respecte les moyens de payer des locataires » résume-t-il.

Le logement social : la solution aux crises du logement

Pour le CLAQO, la solution aux crises du logement doit passer par le développement d’un chantier massif de logement social.

 « La crise du logement, elle est permanente. Elle repose sur les intérêts opposés des propriétaires et des locataires. Un logement social, au contraire, c’est un logement fourni par un organisme qui a pour objectif de loger les gens, pas de faire du profit tel une punaise réussie à vivre en parasitant l’énergie vitale de sa victime » clame M. P.Carrier.

L’organisme de défense des droits des locataires ne dément pourtant pas ce que Bruno Marchand dit sur le développement de logement social. Il est en effet long et fastidieux d’en développer dans le cadre réglementaire actuel. Pour l’organisme, le maire devrait plutôt rappeler à la ministre de l’Habitation que le Programme d’habitation abordable doit être amélioré et faire la pression sur ses collègues au provincial et au fédéral pour augmenter le financement du développement du logement social. « Là on se réjouit d’utiliser des mesures qui contournent la démocratie pour accélérer le développement d’un projet qui ne répondra pas aux besoins des locataires de Sainte-Foy, tout en se plaignant de l’autre côté que le logement social c’est trop long » ironise le porte-parole du CLAQO.

« Pendant trente ans on a sous-financé le logement social au Québec. Pire, la CAQ n’a même pas été capable de réaliser le backlog d’ACCÈS-LOGIS tel qu’elle l’avait promis. Là on paye le prix fort de ces erreurs. Le Maire est en train de jouer le beau jeu de la ministre avec ce genre de sortie » scande l’organisateur communautaire.

Il termine sur un avertissement : « Si on n’a pas de politiciennes ou de politiciens qui sont prêtes et prêts à passer au batte et avoir le courage de faire la promotion du logement social avec autant de cœur qu’ils annoncent leur soutien aux promoteurs privés qui profitent des crises du logement, on n’est vraiment pas sortie du bois ».