Au pouvoir depuis bientôt cinq ans, la Coalition avenir Québec (CAQ) présente, en matière de logement, un bilan désastreux pour les locataires. Nier l’existence même de la crise du logement pendant des années, mettre à la tête du ministère de l’Habitation une ancienne courtière immobilière qui s’y connait mieux en flips qu’en difficultés à se loger, abandonner le seul programme qui permettait la construction de logements sociaux, laisser aller le marché aveuglement, malgré les exemples quotidiens d’abus envers les locataires, sont quelques-uns des faits d’armes du gouvernement caquiste.
Pourtant, depuis l’élection de 2018, la CAQ aurait eu mille et une bonnes raisons de mettre en place des mesures structurantes pour mieux protéger les locataires des abus du marché privé immobilier. La flambée des loyers, l’augmentation drastique des pratiques prédatrices de propriétaires immobiliers en quête de profits rapides et la hausse des ménages qui ne se trouvent pas de logement convenable l’auraient amplement justifié.
Un gouvernement qui se soucie des conditions de vie des ménages les moins nantis aurait plafonné les hausses de loyer, renforcé le droit au maintien dans les lieux des locataires et augmenté la part de logements sociaux. La CAQ n’a rien fait de ceci. Ses choix politiques ont plutôt démontré son parti pris en faveur des grands propriétaires immobiliers et son mépris envers les locataires.
Comme si cela n’était pas déjà suffisant, la CAQ a présenté en juin dernier le projet de loi 31 dont certaines dispositions ne feront que renforcer les déséquilibres déjà existants, au détriment des locataires. Parmi ces dispositions, celle permettant aux propriétaires immobiliers de contourner la cession de bail serait une attaque majeure envers les droits des locataires si elle devait être adoptée. Les lobbys de propriétaires immobiliers revendiquent depuis des années cette modification qui leur permettra d’augmenter abusivement les loyers et de discriminer encore plus aisément les locataires en recherche de logement.
Dans un contexte de crise du logement qui profite aux propriétaires immobiliers, il est injustifiable de retirer des droits aux locataires. Il faudra lutter et se mobiliser cet automne afin de faire reculer le gouvernement caquiste. Le 16 septembre sera une première occasion de prendre la rue contre pour les locataires lors des manifestations contre le projet de loi 31 qui se tiendront dans diverses villes, dont Québec.